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 LE LIEVRE COMMUN  

Biologie

Le lièvre commun est certainement, parmi le petit gibier, l'animal le plus connu de tous les chasseurs. On le trouve partout dans notre pays, en plaine, sur les collines et dans les montagnes.

Description:

Le lièvre se distingue nettement du lapin : son pelage est similaire, mais plus roux; ses oreilles, plus longues que la tête, ont leur extrémité noire; ses pattes de derrière sont beaucoup plus longues que celles de devant. Enfin, un lièvre adulte pèse de 3 à 5 kg. Le pelage est fauve au-dessus. Épaules, cou et flancs plus roussâtres que le dos. Blanc au-dessous. Poitrine et reins roussâtres. Importantes moustaches noires et blanches, ces dernières plus longues. La queue blanche se porte recourbée sur le dos ou droite en arrière; elle est noire sur le dessus. Grands yeux proéminents à pupille horizontale, placés latéralement. Le mâle a le corps plus petit, la tête plus longue, les épaules plus rouges que la femelle. Deux mues par an: celle du printemps, plus longue, de février à juin ou juillet, et celle de l'automne qui débute peu après la première. Le pelage d'hiver peut être plus gris que celui d'été, rougeâtre à taches grises, surtout sur l'arrière-train. Les deux mues débutent par le dos, progressent le long des flancs et des membres, et s'achèvent par la tête et la queue. Longueur totale 61 cm. Poids moyen 3,6 kg. (masquer)

Habitat

Terrain découvert, landes, terres cultivées, pâturages, marais, bois. (masquer)

Reproduction

La cour faite à la femelle et le comportement agressif des mâles (luttes, poursuites, sauts, etc.) atteignent leur sommet au début du printemps. Saison de reproduction variable selon les régions et capacité de se reproduire toute l'année. Gestation de 42 à 44 jours, cas de superfoetation. Plusieurs nichées par an (4 en Allemagne, 3 durant la première saison de reproduction). 2,3 ou 4 jeunes, rarement plus. Le nombre varie selon les individus et la saison. Taux élevé de mortalité chez les embryons, qui sont résorbés surtout en automne. Le gîte se fait dans les hautes herbes. Les jeunes naissent les yeux ouverts, le pelage court et sans la rousseur des adultes; ils peuvent utiliser leurs membres très tôt après la naissance et occuper leur propre gîte près de celui de la mère, qui rend visite à chacun pour l'allaiter. Les levrauts, pleinement autonomes à un mois, sexuellement mûrs à huit mois, ne se reproduisent pas la première année. (masquer)

Alimentation

Se nourrit de 19 h à 7 h en pleine campagne. Destructeur de jeunes arbres. Peut être nuisible pour les potagers.S'écarte de 1,5 à 3 km du gîte, mais peut aller beaucoup plus loin la nuit, pour se nourrir. Le lièvre est un animal nocturne : c'est la nuit qu'il établit son gîte, satisfait ses aspirations amoureuses et recherche sa nourriture. Cette dernière se compose de toutes les semences et plantes des bois, des champs, des prés, des vignes, d'écorce, de grain, de racines, de plantes, de carottes, de laitues, de navets et autres légumes, d'herbes, de trèfle, de laiteron et de chicorée, de fleurs de jardins, de champignons, de campagnols.. Il ne s'attaque aux écorces des jeunes arbres qu'en cas de disette, par hiver rigoureux. Comme pour le lapin, cette nourriture et l'ensemble de son habitat influent sur la qualité de sa chair. (masquer)

Mœurs

Se repose pendant la journée dans une légère dépression parmi les hautes herbes, la même pouvant servir plusieurs fois. La femelle n'aménage pas de gîte particulier pour les levrauts qui, dès leur naissance, ont leur propre espace près de celui de la mère. Se protège par la vitesse de sa course ou en se tapissant dans la végétation basse. En quittant le gîte, fait un saut prodigieux de 4,5 m ou plus. Poursuivi, il brouille ses traces pour confondre l'adversaire. C'est un bon nageur.

Quoi qu'on ait pu écrire sur lui, le lièvre n'est pas un animal craintif : il est arrivé à tout chasseur de pouvoir contempler de près un lièvre au gîte. Par ailleurs, celui-ci vient souvent, dans les campagnes, manger les légumes dans les jardins potagers, à la porte même des fermes.

Mais le lièvre n'a que deux moyens de défense : sa rapidité et ses ruses. Quand il est attaqué par l'homme ou par les animaux, sa seule chance de salut est la fuite. Son comportement est toutefois différent suivant qu'il est lancé en plaine ou dans les bois. En plaine, il file droit devant soi pour essayer de gagner le plus rapidement possible un couvert (luzerne, betterave, maïs, vigne, haie, etc.). Une fois là, il use de toutes ses ruses, exactement comme dans les bois : dès qu'il est levé, il ordonne sa course, recoupe sa voie, revient en arrière. Toutefois, s'il est serré de trop près, il prend du champ en filant tout droit. Souvent, il sort du bois, fait un grand tour en plaine en essayant de mettre en défaut ses poursuivants et revient dans le bois. Parfois même, après de multiples feintes, il revient sur les chiens et se tapit.

Il arrive de voir un lièvre, dérangé, mais non poursuivi, s'éloigner à une certaine distance, puis se dresser sur ses pattes de derrière, exactement comme un lapin, et regarder tout autour de lui en agitant et en faisant claquer ses oreilles.

Caractéristiques: voix perçante. Blessé ou apeuré, il crie , Grince des dents en signe d'alerte, comportement probablement analogue à celui du lapin lorsqu'il tape des pattes arrière. Les cris d'appariement du mâle et de la femelle sont différents.

Peu d'informations quant aux prédateurs. Les adultes peuvent être la proie des renards, des chats sauvages, des aigles, des hermines et des oiseaux prédateurs moyens, mais ceux-ci s'attaquent surtout aux levrauts. La femelle se battra si ses petits sont menacés. Le lièvre est surtout la proie des renards


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Population

Les périodes d'abondance et de rareté alternent, ces dernières s'accompagnant souvent de coccidiose. Beaucoup meurent durant les hivers très enneigés.

Le lièvre n'organise jamais son gîte dans la journée; il creuse ce gîte, suivant le temps et la saison, soit dans les buissons et les haies, soit dans les herbes, soit à l'abri des mottes de terre, soit dans les vignes. Seul son dos émerge, et, bien souvent, il faut avoir l'œil très exercé pour le découvrir.

Par temps sec, il recherche l'ombre et une certaine fraîcheur; son gîte est alors établi dans les couverts frais: luzerne, maïs, trèfle, betterave; lorsque ceux-ci sont assez denses, le gîte est toujours près de la bordure, pour permettre à l'animal de prendre le large rapidement en cas de danger. On le trouve également dans les haies vives assez épaisses. Si l'année est très sèche, le lièvre gîte dans les couverts en bordure de l'eau (rivière, ruisseau, étang). Lorsque toute la superficie d'une région est boisée, il préfère les cépées très feuillues. Par temps humide, quand les couverts sont trempés, il gagne les labours, les friches et les chaumes. Les gros ronciers, les vieilles carrières, les talus ont également sa faveur. Il établit alors son gîte en tâchant de se protéger du vent par un rempart naturel.

S'il n'est pas dérangé, il reste très cantonné. Lorsqu'on pratique un territoire de chasse depuis longtemps, on est amené à faire des constatations curieuses

Il y a des endroits où les lièvres ont l'habitude de faire leur gîte : tous les ans, on en retrouve un au même endroit, bien que les prédécesseurs aient été tués. De même, les itinéraires des lièvres dans leur fuite, de quelque endroit qu'ils aient été levés, passent par des points immuables. Ces constatations sont précieuses pour le chasseur. On peut encore noter que dans certains lieux on ne rencontre jamais de lièvres, quel que soit le temps. On ne connaît pas les causes qui motivent ces comportements.

La saison des amours du lièvre commence dès la fin de décembre. La hase fait, jusqu'à l'automne, de deux à quatre portées de deux à quatre levrauts chacune. Suivant certains auteurs, elle espace ses petits les uns des autres, d'une cinquantaine de mètres, en les mettant au monde. Elle les dépose auprès d'un point de repère (chardon, touffe d'herbe, etc.), mais toujours en dehors des fourrés, des haies et des broussailles. Le levraut reste sur place et ne bouge pas. Dès que le soleil est couché, la hase vient donner à téter à ses petits; pendant la première semaine, elle vient également pour la tétée vers midi. Si un danger menace ses petits, elle les déplace, comme le ferait une chatte, en les prenant par la peau du cou.

Au moment des amours, les bouquins se livrent entre eux des combats sans merci, et souvent certains sont mutilés ou castrés par leurs rivaux. Mais cette humeur combative cause parfois leur perte : en effet, ces joutes, qui commencent au cours de la nuit, durent encore lorsque le jour paraît; les lièvres sont ainsi surpris par le jour loin de leur gîte; ils se tapissent alors comme ils peuvent pour passer la journée là où ils se trouvent. Si un chasseur passe par là, il aura la bonne fortune - cela arrive assez souvent — de lever trois, quatre, cinq lièvres dans un espace très restreint. (masquer)

La chasse du lièvre

La chasse du lièvre se pratique au chien d'arrêt, aux chiens courants, en battue, à courre.

Le tir du lièvre est toujours amusant. Quel chasseur a oublié les conditions dans lesquelles il a tiré sa première pièce ?

C'est un tir relativement facile, mais il arrive, même à des chasseurs chevronnés, de manquer la bête. On ne tire jamais assez en avant.

Pour le tirer en toute saison, on peut utilement employer des cartouches avec du plomb n° 6 dans le coup droit et du plomb n° 4 dans le coup gauche.

CHASSE AU CHIEN D'ARRÊT. — Dans son gîte, le lièvre tient bien devant l'arrêt du chien. Il convient donc d'avoir de bons chiens, qui ne bourrent pas trop vite. Le déboulé de l'animal est très rapide et impressionne toujours un peu les jeunes chasseurs. Il convient de ne pas tirer trop vite et de bien viser. Un lièvre partant à l'arrêt du chien en plaine ne devrait jamais être manqué; et pourtant, combien sont perdus ! Si, à votre coup de fusil, le lièvre " porte la hotte " et continue à fuir, mais d'une allure moins vive, vous êtes sûr de l'avoir touché; votre chien d'arrêt le rattrapera le plus souvent. Mais, parfois, l'animal n'accuse même pas le coup et continue sa fuite d'une façon normale; il peut cependant être blessé mortellement et user jusqu'à son dernier souffle soit pour se dérober à vos yeux, soit pour gagner un couvert et, une fois là, tomber raide. Donc, au chien d'arrêt, doublez toujours un lièvre avant qu'il soit hors de portée.

CHASSE AUX CHIENS COURANTS. — Ce sont les bassets qui fournissent les meilleurs chiens pour cette chasse. Ils doivent être ardents, car un lièvre peut se faire battre très longtemps tout en effectuant de grands parcours. Les chasseurs doivent se poster aux endroits où les lièvres passent habituellement. Une connaissance approfondie du territoire de chasse est alors précieuse. Même très loin du lancer, si le chasseur est posté à l'un des passages " obligés " de l'animal, il est sûr de ne pas rentrer bredouille, à moins que le " capucin " n'ait déjà trouvé la mort avant de venir à sa rencontre.

Surtout, il ne faut jamais quitter sa place : quand un lièvre est lancé dans un bois, il arrive assez souvent qu'il en sorte pour faire une grande randonnée en plaine. De jeunes chasseurs ou des chasseurs peu expérimentés quittent alors le bois pour aller en plaine, dans des endroits où ils pensent que la bête va passer. C'est une grosse erreur : il faut demeurer dans le bois, car, neuf fois sur dix, le lièvre y reviendra. Il convient d'être patient et d'attendre. Si le lièvre vient droit vers vous, gardez-vous de faire aucun mouvement : de par la place de ses yeux, l'animal ne voit que sur le côté; si vous ne bougez pas, il viendra directement sur vous.

CHASSE EN BATTUE. — Les tireurs ne doivent pas être trop éloignés les uns des autres (de 40 à 50 m). Ils peuvent être dissimulés derrière des abris. S'il n'y a pas d'abris, ils doivent rester immobiles, pour la raison que nous venons d'exposer.

Si les rabatteurs ne sont pas assez rapprochés, ou s'ils ne sont pas sur la même ligne, le lièvre rebrousse.

Photo d’un groupe de traqueurs lors d’un comptage
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