Chasseurs quelques jours, Gestionnaire tous les jours

DOSSIER : PIEGEAGE

Formation et agrément des piégeurs

La réglementation prévoit que les futurs piégeurs doivent être agréés par le Préfet et pour cela ils doivent avoir suivi une formation spécifique.

Cette formation est dispensée généralement par la Fédération Départementale des Chasseurs. Elle sanctionne par un contrôle de connaissance.

L'agrément est de durée illimitée, mais il peut être suspendu par le préfet.

 

Sélectivité des pièges. Blessures aux animaux, Sécurité

  • Mis à part certains types de pièges (boîtes, assommoirs, ...), les modèles de pièges utilisés doivent être homologués par le Ministre, après avis d'une Commission d'experts et du Conseil Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage. Le fabricant ou le distributeur demande cette homologation et marque par la suite les pièges fabriqués.

  • les pièges doivent tous être visités chaque matin (dans les deux heures qui suivent le lever du soleil pour les collets à arrêtoir et les pièges à lacet).

Suivi des populations

  • Les piégeurs agréés doivent fournir à l'Administration un relevé de leurs activités et de leur prises.

Sécurité publique

  • La pose des pièges doit être déclarée en Mairie.

  • Pour certains types de pièges, les zones piégées doivent être signalées sur le terrain.

  • Certains types de pièges ne peuvent être utilisés à moins de 200 m des habitations des tiers et à moins de 50 m des routes et des chemins ouverts au public.

  • les pièges à œuf apparent doivent être neutralisés le jour.

Animaux piégeables

  • Les espèces que l'on peut piéger figurent sur la liste départementale des espèces classées "nuisibles" (arrêté préfectoral)

  • cette liste peut varier d'une année à l'autre et d'un lieu à un autre.

  • Elle est fixée parmi une liste nationale comprenant 10 espèces de mammifères et 6 espèces d'oiseaux.

  • Les motifs de classement sont :

    - santé et sécurité publique
    - dommages aux activités agricoles, forestières ou aquacoles.
    - protection de la faune et de la flore.

 

 

Les différents pièges

CATEGORIE 1 :

Boite tombante

Cage à pies

Boîte à Belettière en bois

Piège Cage pour corvidés

(masquer)

CATEGORIE 2 (Piège tuant) :

Piège à œuf ouverture : 25 cm minimum. A utiliser uniquement appâté avec un oeuf naturel ou artificiel. Le pièges à œuf doit être neutraliser dans la journée sauf s'il est placé dans un jardinet ou en caisse de telle sorte que l'œuf ne puisse être visible de l'extérieur.

 

Piège à appât "kill trap" :
Ouverture : 33 cm minimum. A utiliser uniquement au bois avec appât carné a plus de 20 m des cours d'eau, étangs et marais, et dans une enceinte ménageant une ou des ouvertures de 15 cm maximum

Piège en X :
Appelé "conibear" ou "livre de messe"
Double cadre en acier se refermant au contact de la barrette supportant un porte appât végétal et hors des coulées ; en gueule de terrier. S'utilise : dans les marais, en bordure des étangs ou des cours d'eau, uniquement avec appât végétal et hors des coulées ; en gueule de terrier et dans les bottes de paille et de foin ; au bois, avec un appât carné, à plus de 200 m d'un cours d'eau, étang et marais, et dans une enceinte ménageant une ou des ouvertures de 15 cm max. Ailleurs, seuls les pièges en X de dimension inférieure ou égale à 18x18cm peuvent être utilisés avec ou sans appât dans une boîte ménageant une ou des ouvertures inférieure ou égale à 11x11 cm maxi. (masquer)

  CATEGORIE 3

Collet avec arrêtoir

 Pour le renard exclusivement, diamètre maximum d'ouverture : 20 cm, bas du collet tendu : entre 18 et 22 cm du sol, sauf en gueule de terrier renard.

Utilisation subordonnée à une autorisation spéciale individuelle délivrée par le préfet. (masquer)

CATEGORIE 4

 

Albert

Bélisle

Piège à lacet L'utilisation des pièges à lacet se développe en France depuis l'interdiction du piège à mâchoires et à palette. (masquer)


CATEGORIE 5

 Assommoir rustique (catégorie 5)
Ouverture verticale maximum : 25 cm, autorisé dans certains départements seulement)
(masquer)


PIEGEAGE AU TAS DE FUMIER

Ce mode de piégeage était utilisé du temps du piège à palette et à mâchoires, à une époque où les fermiers déposaient les volailles mortes, les délivrances des bovins et toutes sortes de reste mangeable par les animaux sauvages.

De nos jours ces endroits devront être créés par le piégeur.

Une fois l'emplacement choisi, enfoncez dans le sol un ou deux piquets de bois dans le sol. Fixer à chaque piquet de une à trois chaînes d'une longueur supérieure à un mètre, elles serviront à relier les lacets des pièges puis recouvrir les piquets de fumiers de lapins, bovins ou ovins sur environ 50 cm de hauteur.

Les amorces (appât sans piège) puis les appâts seront fixés au piquet central sur les tas de fumier, tandis que les pièges à lacet seront disposés et dissimulés sous des déchets de foins autour des tas de fumier.

Les appâts seront également dissimulés sous un peu de poussière de foin, pour ne pas attirer les corvidés ou les rapaces.

Dans le cas d'une préparation avec deux tas, il faudra poser un piège entre les deux emplacements.

Le tas de fumier peut prendre la forme d'un U. L'astuce est de ne pas totalement fermer l'extrémité du U, en faisant comme une coulée. Le renard passera souvent par ce passage au lieu de choisir l'ouverture béante du U.

Pensez aussi à faire un petit tas de terre avant le piège( 4 ou 5 cm de haut suffisent) ...le renard voyant cette petite bute voudra l'enjamber pour mettre une patte sur la palette.

Plan du Piègeage au tas de fumier

PIEGEAGE AU JARDINET

Le piégeage au jardinet consiste à créer un espace clos, dans lequel est disposé un appât, généralement carné. Seul subsiste un passage étroit de la largeur du piège que l'on veut employer, piège à lacet, collet à arrêtoir.

Le jardinet est fait d'un assemblage de branche, un empilement de pierre, on peut également se servir d'un arbre creux à sa base.

Le jardinet comme l'enceinte pour un piège à appât se confectionne à l'avance, cela permet d'habituer les prédateurs à ce nouvel environnement. On amorcera régulièrement pour inciter les prédateurs à fréquenter régulièrement ces emplacements.

La hauteur du jardinet ne sera pas inférieure à un demi-métre, les branchages seront penchés vers l'extérieur.

Le jardinet sera de préférence couvert de branchage et le pourtour protégé du grattage des animaux avec des épineux. Lors du choix de l'emplacement du jardinet ou de votre enceinte pensez au point d'attache de votre piège si vous choisissez l'attache fixe. L'attache mobile a la préférence des piégeurs expérimentés, car sans cette précaution l'animal capturé risque de détruire votre travail.

Là aussi pensez à la petite bute de terre vu précédemment.

PIEGEAGE EN RAIE DE LABOUR

Le piégeur doit avant tout observer les empreintes laissées dans la raie de labour. Deux possibilités s'offrent à lui ensuite. Poser un collet arrêtoir en respectant les hauteurs et ouvertures ou, enterrer légèrement un appât carné avec de chaque coté un piège type beslile par exemple. Cette technique s'emploie surtout en décembre -janvier " période des amours" chez le renard car celui ci parcourt de longs trajets en quête d'une femelle ou pour marquer son territoire.

PIEGEAGE AU PENDU

Le piégeage au pendu doit être utilisé, en plaine ou du moins là où existe un espace découvert comme une prairie en bordure de bois.

Le principe est de suspendre à une branche un appât, ( une pie ou un geai (mort) pour leurs différents contrastes de plumage), cet appât sera placé à environ 0.70m de haut pour les mustélidés et 1.30m pour les renards.

On disposera sous l'appât plusieurs pièges à lacet correctement cachés, le prédateur attiré par les mouvements de l'oiseau par le vent, cherchera à s'en emparer sans la moindre prudence.

PIEGEAGE AU TAS DE SABLE

Cette technique a été mise au point pour le piège à lacet de marque bélisle, mais utilisable pour tous les pièges à lacet du commerce.

En plaine ou en sous bois répandre l'équivalent d'un seau de sable sur l'emplacement choisi, au centre du tas de sable disposer les amorces. Dès que les prédateurs viennent régulièrement s'emparer de celle-ci, tendre les pièges à lacet aux emplacements où les empreintes sont les plus nombreuses.

Le lacet de patte du piège étant relié à une attache fixe ou mobile par l'intermédiaire d'un émerillon.

PIEGEAGE AVEC LES BOITES A FAUVE

La boite à fauve capture aussi bien les petits carnassiers que des renards.

La boite à fauve peut être classé en deux types.

La boite de passage qui comporte deux ouvertures et un système de déclenchement central et la boite à appât a une seule ouverture.

La boite de passage, s'installe sur un sentier de piégeage qui aura été préparé et entretenu de longue date. La boite est posée en coulée elle doit être encadrée par des claies d'une longueur minimale d'un mètre disposé sur chaque coté des ouvertures en forme d'entonnoir pour guider l'animal dans le piège. Cette claie doit être d'une hauteur supérieure à cinquante centimètres, plus elle sera longue et plus elle fera renoncer le prédateur de faire demi-tour. Elle se réalise avec des branches taillées en pieux et enfoncées dans le sol on entrelace des branchages entre chaque pieu de façon à rendre ces barrières impénétrables. La boîte est légèrement enfoncée dans le sol pour que le niveau du fond soit au niveau du sentier, le fond de la boite doit être recouvert de terre de manière à ce qu'il n'y ait pas de changement brusque pour la vue ni au toucher des coussinets de la patte de l'animal.

En dehors des sentiers les deux types de boîtes peuvent être placés le long et incorporés dans les grillages de volière, sur un ponceau enjambant un ruisseau, le long des murs, dans des ruines, dans les habitations, en gueule de terrier, etc.

PIEGEAGE EN COULE

Ce mode de piégeage est de loin le plus prenant, car le piège est posé sur le passage habituel des nuisibles.

Une fois la coulée repérée, il convient de choisir le piège adéquat, la boite à fauve, le piège à lacet ou collet, beslile, etc...

La pose proprement dite dépend du modèle utilisé. Dans tous les cas l'environnement ne devra pas ou peu être modifié. Lors des visites des pièges le piégeur se déplacera hors de la coulée du prédateur.

PIEGEAGE AU FAUX NID

Les mustélidés sont friands d'œuf, l'utilisation du piège à œuf et du C910 trouve son utilité dans ce mode de pose.

Dans la nature on placera ce piège au pied d'une souche d'arbre, d'un buisson, d'une haie ou dans des ruines.

Le piège à œuf est disposé dans une cuvette creusée dans le sol que l'on garnit d'un peu de paille additionné de quelques plumes ventrales de poule ou faisan. L'œuf appât est collé sur la cuillère du piège avec du blanc d'œuf ou une colle inodore genre "colle à rat", il peut également être fixé par un fil le traversant mais l'œuf risque de se vider et son allégement déclenchera la fermeture des mâchoires.

Pour éviter les accidents, la pose dans une caisse fermée est recommandée, une ouverture d'un diamètre de dix centimètres est suffisante pour laisser passer les fouines et les martres, de plus la visite du piège est ainsi repoussée à la matinée au lieu des deux heures réglementaires, et de plus il reste tendu le jour.

On utilisera de préférence un œuf blanc (poule naine) qui est plus attrayant pour les mustélidés, les œufs durs ou factices en plastique ou plâtre sont à proscrire.

Un jardinet avec un faux nid en appât donne de très bons résultats. Les mustélidés et les becs droits sont les premiers intéressés par les œufs ainsi disposés.

 

POSER UNE BELETTIERE

La belettière est un piège très simple, peu coûteux et dont le rendement est surprenant, si toutefois elle est placée correctement.

Le sol doit être creusé sur toute la longueur de la boite, de façon à créer un léger dénivelé. Il faut placer la beletière, l'entrée sur la partie de la déclivité venant effleurer le terrain, le fond, par conséquent, sur la partie la plus profonde. Ainsi, la planche à bascule se présente droite à l'animal et il rentre plus volontiers dans la boite. De plus le basculement se fait mieux.

 

On peut avant la pose mettre la belettière quelques jours dans du fumier de lapin ou introduire une souris dans celle-ci pour la rendre plus attractive. Il est également rentable de placer sa première prise sous le piège pour prendre la famille complète.

 

PIEGEAGE A LA NASSE A BECS DROITS

Les becs droits (pie bavarde et corneille noire) sont incontestablement des pillards de nids et des dévoreurs de canetons et de passereaux.

Pour les réguler efficacement, la corbeautière est primordiale ; il faut veiller à ce que quelques grands arbres soient à proximité (peupliers) car les corneilles se percheront toujours pour observer les environs avant de se décider à descendre dans la cage.

Une cage bien placée sera prenante toute l'année. Deux ou trois appelants (pie ou corneille vivante domestiquée) suffisent. Il est facile de s'en procurer auprès de piégeurs qui ont déjà des cages opérationnelles.

Vos appelants, (corneilles, corbeaux freux ou pies) pourront être baguées pour ne pas les confondre avec leurs congénères à réguler.

Comme appâts, les déchets carnés et les pommes de terre cuites sont recommandés.

Dès lors que plusieurs oiseaux sont pris, le piégeur aura soin de les enlever une fois la nuit tombée avec une épuisette. Sans cette précaution, si leurs congénères à la vue perçante, s'aperçoivent de la manœuvre, plus aucune prise ne se fera plus. Les prises seront tuées loin des prises en place.

Les appelants devront toujours avoir à leur disposition nourriture et eau dans la cage.

Il est bon d'incorporer dans le grillage d'une corbeautière une boite à fauve pour capturer les nuisibles qui ne manqueront pas de s'intéresser à la nourriture ou aux appelants.

La corbeautière fixe est plus adaptée pour la capture de la corneille et du freux. La cage à pie transportable donne d'excellents résultats sur les pies qui sont moins sociables et ne supportent pas d'intrus sur leurs territoires.

 

LE DETERRAGE

Ce mode de chasse est passionnant et il nous faut remercier ces équipages qui dans le Pas de Calais font un travail extraordinaire au service des chasseurs de petits gibiers.

Dés le début de la quête si le chien est expérimenté, vous savez déjà par ses trépignements et ses gémissements que la garenne est habitée et qu’il a déjà senti la présence du renard. Très vite, il inspecte tous les trous au nez, et en choisit un. Certains chiens expérimentés, sachant qu’ils vont sûrement trouver le renard, ressortent très vite pour pisser, avant de rentrer à nouveau dans le trou choisi et cette fois pour ne plus ressortir… L’attente silencieuse commence alors. Chaque déterreur près de son trou laissé libre écoute attentivement les mouvements du chien dans la garenne. Si la garenne est grande, l’attente peut durer. Quelquefois, les premiers abois du chien éclatent vite, et à leur intensité, vous savez que le renard est là. La poursuite s’engage alors dans les galeries sous terre.

En surface, les déterreurs suivent la chasse, l’oreille collée à terre. Cette poursuite bruyante est passionnante quand elle parcourt toute l’étendue de la garenne. On devine les mouvements du renard aux abois soutenus du chien. Si la garenne est profonde, les abois ne sont perceptibles que par les trous, ou par l’oreille collée à terre. L’écoute peut être gênée par le vent ou par la nature du terrain. Certaines garennes sont réputées inchassables car les abois n’y sont pas perçus. Par exemple, dans des massifs forestiers où le renard à creuser sous des dalles de granit énormes. Ailleurs, au contraire, la chasse est audible facilement et se déroule littéralement sous vos pieds. Puis vient l’accul. Le renard a été poussé par le chien dans un cul de sac et fait front. Les abois redoublent d’intensité sur les attaques du renard puis reprennent leur rythme habituel. Au bout de quelques minutes, on sait que le chien ne bouge plus. Il faut le trouver. L’oreille collée à terre, le déterreur se fait une idée plus ou moins exacte de l’emplacement du chien et va chercher la galerie à l’aide de la pique de déterrage qu’il enfonce dans le sol jusqu’à la profondeur souhaitée et qu’il retire pour écouter, l’oreille au sol, par le trou ainsi créé. Il faut souvent de nombreuses tentatives pour trouver la galerie qui est indiquée par les abois clairs et forts du Chien. Cette recherche de la galerie est essentielle et délicate. En effet, la pique du déterreur doit toujours se situer derrière le chien, voire sur le chien, c’est l’idéal. Entre le chien et le renard, c’est déjà un peu moins bien. Sur le renard, c’est à coup sûr lui faire attaquer le chien, à éviter à tout prix. Le déterreur qui a suivi la chasse sous terre s’est fait une idée approximative de la position de l’accul et de la situation du chien. Le chien trouvé, il faut creuser.

Le sol est rapidement nettoyé de ses feuilles ou de ses ronces. Les arbrisseaux ou les arbres sont taillés alentour pour ne pas gêner le travail. Le maître d’équipage indique la forme et la direction de la tranchée qu’il souhaite et qu’il essaiera de situer perpendiculairement à la galerie où se trouve le chien et en essayant toujours de la situer un peu en arrière du chien. La pique laissée en place matérialise le repère souhaité : le creusement se fait plus ou moins vite selon la nature du sol, la présence de racines, la profondeur de la galerie. La terre est rejetée vers l’aval de l’emplacement supposé du chien pour ne pas avoir à la déplacer à nouveau s’il faut agrandir la tranchée. La tranchée doit être suffisamment large et longue pour permettre le travail facile d’un homme au fond du trou. On a toujours tendance à faire toujours trop étroit ce qui rend le travail au fond du trou transformé en puits, difficile, voire impossible. Pour éviter cette issue, il faut creuser suffisamment large au début pour permettre d’un côté une descente douce, qui évite la formation d’un puits. Les déterreurs se relaient rapidement et partagent la tâche ; l’un effondre la terre à la pioche ou avec la retellière ; les autres vident le trou. Le travail est quelquefois pénible et il ne faut pas hésiter à faire des relais rapides.

Au bout d’un certain temps, les abois du Chien au ferme sont perçus par les déterreurs à travers la terre. On arrête le travail pour écouter et situer le chien, ce qui conduit quelquefois à creuser un peu plus en arrière ou en avant suivant l’opinion du moment et l’idée que l’on se fait de la position du chien. C’est sans doute l’un des moments les plus excitants de la chasse que d’entendre les abois du chien sous vos pieds. Cela redonne de la force aux plus fatigués. Les abois sont de plus en plus audibles au fur et à mesure du déblaiement de la terre. Puis sont très proches. La pelle du déterreur devient prudente et tout d’un coup le sol s’effondre un peu dans la galerie, la voix du chien est claire et redouble souvent d’intensité. La terre est vite déblayée dans la galerie à la main ou avec le rabot. Le chien est quelquefois tout près et l’on voit sa queue frétiller. D’autres fois, la position du chien n’est pas évidente, parce qu’il est plus loin, ou parce que la galerie se divise. Il faut alors « regarder » dans la galerie, c’est-à-dire pratiquement mettre la tête dedans, dans une position parfois acrobatique, et chercher à l’aide d’un puissante torche électrique la direction du chien.

 

La fin du renard

Ceci est habituellement facile dans une galerie simple où l’on est guidé par les abois du chien et/ou par de la buée (vapeur d’eau) qui se dégage, indiquant la direction du chien et du renard. C’est quelquefois plus compliqué lorsque l’on tombe sur un embranchement de galeries ou bien une superposition de galeries sur deux étages. Le chien localisé, il faut à nouveau creuser dans sa direction, ce qui se fait facilement, quand il est tout près, en effondrant à la pique, au-dessus de lui, la terre qui est évacuée au fur et à mesure. Il arrive pendant cette manœuvre que le chien soit complètement recouvert de terre par instant. Un chien expérimenté en a cure et continue ses abois. Quand le chien a été localisé plus loin, soit à cause d’une faute de localisation des déterreurs, soit parce que l’accul s’est produit en galerie et que le renard a reculé, cette technique n’est plus possible et il faut recreuser plus loin en essayant cette fois de tomber sur le chien.

On comprendra vite que les déterreurs sélectionnent des chiens qui maintiennent les abois du renard très près (5O cm à 1 m) et qui sont suffisamment courageux pour dominer le renard et le remonter d’emblée à l’accul, ce qui évite bien des efforts de pelletage quand la galerie se situe entre 2 et 3 mètres de profondeur. Lorsque le chien a été localisé, puis déterré et dégagé, les abois se poursuivent et fréquemment, quand le chien est de qualité, le renard est tout près et on l’entend « souffler et ronfler ».
Il faut le prendre et pour cela il faut le voir. En effet, en aucun cas le Chien ne doit prendre le renard, et dans cette phase délicate du déterrage, il ne faut surtout pas l’encourager, car la prise se ferait vite et le chien pourrait être blessé. Il ne faut pas oublier que le renard, du fait de l’ouverture de la galerie, voit très bien le chien, alors que le chien ne voit pas le renard. Le déterreur enlève donc le chien en le prenant par la queue mais en le gardant près de lui à sa disposition, et se débrouille pour voir le renard en s’aidant de la lampe électrique torche.

S’il est tout près, le travail du chien est terminé, le renard peut être pris à la main ou avec les pinces et rapidement servi au couteau. Il peut aussi être abattu dans la galerie à l’aide d’un pistolet 22 autorisé par la loi. S’il est plus loin, le déterreur doit pouvoir juger de la distance de l’accul. Il faut quelquefois remettre le chien et recreuser en effondrant à nouveau la galerie pour progresser vers l’accul et prendre le renard. Le renard pris, le Chien est à nouveau enchaîné et on ne laisse pas mordre le renard mort. Il faut lui donner à boire car son travail sous terre, s’il a duré de 1 à 5 heures, l’a épuisé. Voilà à quelques détails près les grandes lignes d’un déterrage.

Une règle s’impose : ne pas détruire la garenne. Si possible, essayer de la reconstruire avec les matériaux sur place, pierres plates ou bois, avant de faire tomber la terre. La place doit être laissée propre et nette.

Chasseurs quelques jours, Gestionnaire tous les jours